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Karma, un nouveau moteur de recherche pour protéger la biodiversité

CA PEUT SERVIR// Et si vos recherches sur internet pouvaient servir à sauver la biodiversité ? Dans la même veine d'Ecosia qui plante un arbre à chaque recherche sur internet, Karma propose de reverser les sommes récoltées grâce à la pub en ligne à des associations dédiées à la protection des animaux.

Mis en ligne il y a trois jours, impossible de savoir combien de personnes ont utilisé « Karmasearch.org ».
Mis en ligne il y a trois jours, impossible de savoir combien de personnes ont utilisé « Karmasearch.org ». (DR)

Par Marion Simon-Rainaud

Publié le 24 mai 2022 à 13:00Mis à jour le 13 févr. 2023 à 16:19

Chercher pour protéger. Ce pourrait être le mantra de Yann Kandelman et Antoine Maurel, les deux cofondateurs de Karma. Ce nouveau moteur de recherche veut « préserver la biodiversité et défendre la cause animale », sous l'url « karmasearch.org », actif depuis le 22 mai 2022.

Comment ? Les utilisateurs font une recherche sur Internet, ce qui produit des liens sponsorisés (à la manière de Google Chrome). Des revenus dégagés par Karma, la moitié ira à la start-up pour son développement et l'autre sera reversée aux trois associations qui sont collectif militant Notre affaire à tous, l'association de défense des animaux L214 et celle de protection pour les animaux sauvages, l'ASPAS. Dit autrement, rediriger l'argent généré par la publicité en ligne vers la protection du vivant.

L'algorithme de Bing

Comme Ecosia , DuckDuckGo, Qwant et Yahoo, Karma s'appuie sur l'algorithme de Bing. Le moteur de Microsoft est aujourd'hui utilisé par 117 millions d'utilisateurs dans le monde, pour un total de 7,2 milliards dont l'immense majorité surfe sur Google.

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Conséquence, le marché des liens sponsorisés affichés estimé à plus de 185 milliards de dollars pour cette année (source : Statista) est, lui-aussi, ultra-dominé par Google (les estimations oscillent entre 92 et 98 % de parts de marché).

Comme sur Google, sur Karma, si vous tapez « louer appartement 20e Paris », vous tomberez sur des résultats de sites immobiliers. Vos recherches n'auront rien à voir avec la biodiversité et le vivant - à moins que vous ne tapiez ces mots-clés, évidemment !

Objectif : 1 milliard de dollars pour financer des actions

L'objectif de Karma n'est pas de concurrencer Google, mais de détourner au moins 1 % de ses utilisateurs. « Cela permettrait de financer des actions à hauteur de 1 milliard de dollars par an ! » s'enthousiasme Yann Kandelman.

L'idée est née il y a un peu moins d'un an. Yann Kandelman, 45 ans et Antoine Maurel, 39 ans, travaillent chez Orange Ventures et accompagnent de nombreux entrepreneurs dans leurs projets. « Être à leur contact nous a donné l'envie de nous lancer à notre tour », confie Yann Kandelman.

Quitter « le confort de l'investisseur »

La crise sanitaire leur sert de déclic. Les deux business angels quittent « le confort de l'investisseur », se jettent à l'eau et planchent sur un business model viable.

Ils ont financé le projet avec leurs économies. Leur pécule personnel a été complété d'un prêt de 20.000 euros accordé par l'incubateur marseillais Belle de Mai, dont Karma est membre depuis janvier 2022.

Un site hébergé en France

En parallèle, Karma va lancer des contenus éditorialisés notamment via un module « Learn & Act », une espèce de newsletter pour s'informer et agir pour protéger la biodiversité. Autre élément de différenciation : Karma assure ne pas vendre les données de ses utilisateurs et les conserver que pendant dix-huit mois.

Sur son fonctionnement, la start-up (dont l'équipe est pour l'instant composée de deux stagiaires et deux apprentis ) déclare avoir adopté un modèle d'entreprise durable dès sa conception. Son site est hébergé en France par OVHCloud . Elle est en outre membre du réseau Impact France et signataire du Climate Act , un collectif de 268 entreprises engagées dans transition écologique.

Marion Simon-Rainaud

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